Pentecôte : Un esprit  » sain  » pour le monde entier

8 décembre 2018 Non

 

Ils attendaient le saint-esprit depuis longtemps. Maintenant, les fidèles de Jésus avaient la conviction profonde qu’il était arrivé. C’est ainsi qu’est décrit la pentecôte, la naissance de ce mouvement que l’on appellera plus tard le christianisme (voir le livre des Actes des Apôtres, chap. 2). Evidemment, l’  » historien  » Luc qui transcrit les  » faits  » en langue grecque et très longtemps après l’événement – quelques 55 ans plus tard – est tributaire de leur  » relecture  » par la transmission orale qui avait précédé le texte et il y ajoute sa vision personnelle.
Ce saint-esprit aura été mêlé à beaucoup de sauces à travers l’histoire. Il est difficile de le cerner, puisqu’il  » souffle où il veut  » – difficulté qui jette le soupçon sur ceux qui s’en réclament et disent en avoir toute la clarté.

La revendication de l’inspiration divine est aujourd’hui, comme jadis, source de malentendus, voire de conflits, dès lors que chacun réclame pour lui-même la vérité que cet esprit est censé révéler. L’intégrisme est bien l’affirmation de la détention de l’absolue vérité.
Evidemment Dieu, s’il est un Dieu universel, ne peut pas se révéler de façon contradictoire selon les époques, les cultures et les histoires particulières des peuples.
Ce sont plutôt ces humains très différenciés qui partent à la recherche de cette réalité qui les dépasse et qu’ils appellent Dieu.
Le  » récit  » de pentecôte montre précisément que la présence de Dieu, car c’est de cela qu’il s’agit lorsqu’il est question de l’esprit, de sa  » force  » et de sa clarté, est accessible à tous les auditeurs issus de peuples divers.

La quête de Dieu n’est évidemment par terminée, et nous ne pouvons qu’accepter l’interpellation des scientifiques et nous réjouir qu’ils nous donnent des pistes, nous évitent de poser des questions inutiles, tout en laissant ouvert le champ d’exploration. Ils n’interdisent pas, précisément cette idée d’une  » présence  » au-delà de notre entendement, et dont nous sommes par ailleurs, partie prenante, parcelle de cet ensemble qui nous vient de loin, et dont nous sommes partie intégrante.

A partir de là, et pour ceux qui acceptent cet universalisme de l’idée de Dieu, personne ne pourra plus revendiquer l’absoluité de la vérité. Nous ne pourrons pas dire  » nous sommes les meilleurs « . Personne ne pourra le dire. Parce que tous les  » peuples  » sont concernés par le même devenir.
Nous ne sommes pas les meilleurs, parce qu’il n’y a pas de meilleurs. Mais nous sommes tous aussi capables, les uns et les autres, pour construire le vivre ensemble, en dépit de tous les vents contraires, de toutes les traîtrises, les démarches mafieuses ou perverses, les  » accidents  » de l’histoire aussi.

L’esprit de Dieu pourra être qualifié de  » saint  » si ses effets pour la réalisation desquels nous sommes largement responsables, ici et ailleurs, seront  » sains « . C’est-à-dire favorables à la santé de l’humanité, en particulier, et celle du monde dans sa globalité !

Ernest Winstein