Questions de société
Les dérives de la science
Compte-rendu de la conférence donnée par Jacques TESTART
le 16 mai 2008 à Sarreguemines dans le cadre des rencontres organisées par l’ association ARDEVIE
par Philippe Kah
Il nous faut avoir l’audace de juger la science qui – aujourd’hui – n’a pas pour but la connaissance. Nous vivons sous le mythe du savant qui, anciennement, savait une multitude de choses.
Actuellement les spécialistes dans leurs différentes disciplines sont pointus sur peu de sujets : donc, ils n’ont plus de vision globale. C’est la technique qui est devenue le but de la science et non plus la connaissance. Ainsi la fonction de la techno science a pour but la maîtrise de la nature. On en est arrivé à cette fausse finalité, but tronqué, qui est lié au marché et non plus à la connaissance. La motivation est de produire des objets utiles. En fait cette activité travaille contre la science qui, fondamentalement, est recherche de la connaissance.
Exigence : les industriels demandent des résultats. Relativement à la santé environnementale, elle n’est pas développée si une découverte peut agir contre des produits fournis par l’industrie pharmaceutique. Nous sommes dans une mystique génétique – sorte de croyance – que les gênes ont un rôle fondamental, alors que les gênes dans leur action ne sont pas compris. Une telle démarche rend la recherche partielle et abandonne quantité d’autres voies d’investigation.
L’ADN est étudié à des fins utilitaires, mais n’est pas examiné dans l’ensemble de ses fonctions.
Le prion, si sa protéine qui compose la molécule ne peut être utilisé dans un ovule vivant (mammouth), la reproduction d’un mammouth sera impossible.
Les Américains font pression pour généraliser l’usage d’OGM et prétendent condamner les » faucheurs » plus sévèrement si les maïs sont de » recherche » qui consiste à étudier les distances sur lesquelles les pollens pourraient perturber les plantes dans leur croissance : une prétention absurde.
Autre exemple : le saumon transgénique est déformé au niveau de la tête, des yeux, de ses dimensions, et la réaction des producteurs est la suivante : » ce n’est pas grave, on le vendra sous forme de filet « .
Monsanto rend captive sa clientèle parce qu’elle interdit par son brevet sur le vivant de changer une plante. Il y a un an, les agrocarburants étaient une solution de substitution aux hydrocarbures non renouvelables, alors que la médiocrité du rendement les rend absurdes. On commence à constater que la science compétitive induit un niveau d’éthique très médiocre par les chercheurs qui faussent leurs résultats quand ils sont payés par des industriels. Capital : c’est le sens qui compte dans l’orientation des programmes au sujet desquels les citoyens ne sont pas tenus au courant. Raison : ils ne sont pas compétents selon les » savants « . Donc une telle démarche n’a rien à voir avec la démocratie.
Ainsi des » autorités » décident par avance la forme des recherches à engager sans que les questions des répercussions soient étudiées. Donc le lobbying opère sournoisement, sans objectivité ni neutralité scientifiques ; parce que des intérêts, des profits, devancent la préoccupation fondamentale.
Il y a donc une, ou la, responsabilité sur le long terme qui n’est pas prise en compte parce qu’elle freinerait la compétition de la recherche.
En conséquence la transgenèse de masse nous entraîne dans un monde complètement fou.
Le diagnostic préimplantatoire consiste à produire des ovules dont le nombre, une centaine, permettrait de trier, chez les embryons, celui qui n’aura pas de strabisme.
Pour le sens, ceux qui s’informent – internet -peuvent trouver leur place indépendamment des experts, ceux qui dans les laboratoires font la cuisine.
Par exemple, le docteur Jean-Jacques Melet, un lanceur d’alerte, qui avait dénoncé le mercure dans les plombages, s’est fait radier de l’ordre des médecins et a fini par se suicider en 2005. Il est utile de savoir qu’actuellement 70% des plombages sont encore au mercure.
Le problème de la viande dans l’alimentation est un truc monstrueux du fait de son rendement dérisoire, mieux vaudrait n’en consommer qu’une fois par semaine.
Les lobbies, toujours, au Parlement européen, font pression sur les parlementaires pour orienter les décisions. Comme leurs méfaits sont tendancieux, il importerait d’interdire de tels organismes.
Au terme de l’inventaire de ces différentes observations, des conflits violents sont en perspective et de nombreuses raréfactions des espèces naturelles s’annoncent.
Quant aux conseillers des comités d’éthique, toujours selon le conférencier, les catholiques sont les plus figés et, avec les curés, on a le plus de mal à discuter. Jean-Marie Pelt est un optimiste, ce n’est pas mon cas, parce que je m’aperçois qu’on ne vit pas vraiment en démocratie.
Ph. K.
Jacques TESTART est biologiste, auteur de la première fécondation in vitro en France – Amandine, 1982. Il analyse les implications sociales de la techno science.
Le site de » Sciences citoyennes » : http://sciencescitoyennes.org/
USA : Les élections et la religion
Dossier réalisé et présenté le 3 octobre 2008 à Strasbourg
par Nathalie Leroy-Mandart et Zahra Si-Youcef (membres du comité de l’UPL) ;
table-ronde, avec Mme Caroll M. Simpson, pasteur de l’International Church of Strasbourg
et Mme Susan Valliant, Présidente des Democrats Abroad – Strasbourg Chapter
Le sujet : Ronald Reagan, en son temps, fut élu grâce à l’appui des évangélistes, puis ce fut le tour de G.W. Bush. Hillary Clinton révèle qu’elle se lève à 5 heures du matin pour prier. Barack Obama est obligé de rompre avec sa congrégation et surtout son pasteur Jeremiah Wright, de la Trinity United Church of Christ à Chicago, souvent présenté comme son mentor pendant sa jeunesse…
Quels sont ces rapports, qui nous semblent si étranges à nous européens, entre la politique, la vie sociale et l’expression de la religion – doit-on dire religiosité ? – au sein de la première puissance mondiale ?
Au début de l’année 2008, la Radio Suisse Romande a diffusé une série d’émissions sur le thème : » Etats-Unis, Pays de Dieu « . La dimension religieuse de la campagne électorale aux USA y est exposée par le spécialiste Denis Lacorne, enseignant à l’Institut d’Etudes Politiques à Paris. L’émission » les dessous des cartes », sur les évangélistes a été diffusée sur ARTE en juin 2008.
Débat : Peut-on dire que la religion se trouve instrumentalisée aux USA ? Quels sont nos propres rapports à la politique et à la religion?
Profils, valeurs et perspectives des candidats aux primaires US 2008
(Dossier réalisé par Nathalie Leroy-Mandart à partir de l’ouvrage de Denis Lacorne » De la religion en Amérique, Essai d’histoire politique. « )
Mike Huckabee, républicain.
Est le candidat de la droite »morale ». Il a été trois fois gouverneur de l’Arkansas. Il est baptiste de confession et créationniste, est contre l’avortement ( » pro-vie « ) et le mariage homosexuel. Son programme est plutôt social. Son slogan : « Famille, foi, liberté ».
Mitt Romney, républicain.
Ex-gouverneur du Massachussets. Mormon, a été missionnaire en France dans les années 1970, diplômé de Harvard, Romney s’est illustré dans les affaires (il a organisé les JO de Salt Lake City en 2002) avant d’entrer en politique. A activement pris parti pour George Bush en 2004 se présente comme le défenseur des valeurs conservatrices, chères à la droite chrétienne.
Rudolph Giuliani, républicain.
Ex-maire de New York, très populaire depuis le 11 septembre 2001, d’origine catholique, ancien procureur, qualifié d’incorruptible, il est » pro-choix » en ce qui concerne l’avortement, a des amis gays, a divorcé trois fois.
John McCain, républicain
Sénateur de l’Arizona. Fils et petit fils d’amiraux de la US navy, vétéran du Vietnam. Protestant » mainstream » ( protestantisme traditionnel – évolutionniste ). Conservateur sur les questions militaires et sociales, partisan de la guerre en Irak, hostile à l’IVG, il est en revanche libéral (de gauche) sur les questions fiscales et veut combattre le réchauffement climatique.
Hillary Clinton, démocrate.
Sénatrice de New York, diplômée de Yale, avocate brillante. Protestante. S’est lancée dans la politique dès la fin de carrière de son mari. Ancienne « gauchiste », a soutenu les opérations militaires en Afghanistan, la guerre en Irak, a dit vouloir légitimer la peine de mort et restreindre l’IVG ou encore l’immigration clandestine. Propose l’amélioration de la condition des classes moyennes, l’accessibilité plus large à l’assurance santé, le retrait des troupes américaines en Irak, l’indépendance énergétique.
Barack Obama, démocrate.
Sénateur de l’Illinois. Protestant modéré, de grand-père musulman, de pére agnostique, de mère baptiste. A vécu sa jeunesse en Indonésie, a fait des études brillantes de sciences politiques et de droit à Columbia et Harvard. Progressiste : a demandé l’extension de la couverture médicale aux plus démunis, et défendu la cause des homosexuels, a fait augmenter les fonds pour la lutte contre le Sida. Veut mettre l’accent sur la politique étrangère, mettre fin à la guerre en Irak, rendre la couverture médicale plus accessible, promouvoir les énergies renouvelables, est pro – choix en ce qui concerne l’avortement.
NLM
Les élections américaines et la religion. Eléments statistiques.
(Documentation réunie par Zahra Si-Youcef)
Répartition des religions aux Etats-Unis.
78,4% de la population américaine se dit chrétienne dont :
– dont 51,3%de protestants qui se composent de 26,3% d’évangéliques, 17,2% de baptistes toutes tendances, 6,2% de méthodistes, 4,6% de luthériens et 4,4% de pentecôtistes.
– les catholiques sont 23,9% ce qui représente la plus grande communauté religieuse unifiée.
– les mormons constituent 1,7% de la population à égalité avec les juifs.
– les autres religions : il y a 0,7% de bouddhiste , 0,6% de musulmans, 0,4%
d’hindous.
Les personnes sans affiliation religieuse forment 16,1% dont 1,6% d’athées.
L’article VI de la Constitution.
Charles Haynes (chargé de recherches politiques au Centre d’étude du premier amendement à la Constitution de l’Université Vanderbilt de Nashville dans le Tennessee) pense que les principes prévus par les constituants pour régir les relations entre la religion et la politique sont contenus dans l’article VI de la Constitution. Les Etats-Unis ayant dépassé le pluralisme à prédominance protestante du XVIIe siècle pour devenir un pays où l’on compte à présent quelque trois mille groupes religieux.
Les paroles de James Madison (1785) sont plus que jamais d’actualité.
» La religion de chacun donc, doit être laissée aux convictions et à la conscience de chacun ; et il est du droit de chacun de pratiquer selon ses convictions et sa conscience. Ce droit est par nature inaliénable. «
Les élections 2008 : quelques sondages
qui peuvent nous donner une vue d’ensemble de la mixité de la religion et de la politique au jour d’aujourd’hui.
Ces sondages ont été publiés entre le 6 et le 19 juin 2008 par le Pew Research Center for the People & the Press et le Pew forum on Religion & Public Life.
Il s’avère que 59% des Américains pensent que l’influence de la religion dans la vie du pays est en déclin, mais son influence dans la vie politique est quelque peu partager : 45% pensent qu’elle décline, et 42% pensent qu’elle augmente. Mais parmi ces 42%, beaucoup insistent pour dire que son influence est néfaste pour les gouvernants et les institutions.
D’autres sondages disent que parmi les Américains, 26% pensent que le Parti Démocrate est » religieux » et que 47% du Parti Républicain l’est. Ce chiffre de 47% est en baisse par rapport à l’année précédente (55%) – une grande part de cet effondrement est due aux blancs évangéliques.
Perspective
En 2004, Bush a recueilli 78% des voix des blancs évangéliques pratiquants et 64% des chrétiens toutes églises confondues. L’élection de 2008 est différente, car en choisissant Obama, les démocrates se sont donnés plus de chance par rapport à Hillary Clinton qui pour un grand nombre de conservateurs incarnait une gauche ultralibérale en matière de mœurs. D’autre part, Obama incarne le retour des démocrates dans le champ religieux (cf. notamment son discours du 28 juin 2006 qu’il adonné à Washington sur la question de la foi et comment il vit la sienne aussi bien dans sa vie privée que politique). Sur sa vidéo destinée aux milieux religieux, Obama est catégorique : » Nous allons faire ici sur terre le boulot de Dieu « .
Etat actuel des sondages
Juin 2008. Obama arrive en tête pour l’ensemble des Américains (48% contre 40% pour McCain et 11% d’indécis). Mais par contre, il arrive très loin devant lui en ce qui concerne les non affiliés à une religion (67% contre 24%).
Pour l’ensemble des croyants, il conserve une légère avance de 45% contre 43%.
Pour l’électorat blanc, McCain est en tête avec :
– 61% d’intentions chez les évangéliques (contre 25% à Obama)
– 53% chez les protestants » classiques »
– 46% chez les catholiques non latinos
Pour ces deux derniers groupes, Obama ne recueillerait que 40% des suffrages.
Conclusion, les Blancs veulent un président républicain, et Obama ne remporterait qu’avec les voix des non-blancs c’est-à-dire Hispaniques et Noirs principalement.
Les pratiquants donnent leurs voix plus volontiers à McCain (46% contre 40% à Obama en particulier les Blancs 57%), mais les pourcentages s’inversent auprès des croyants non pratiquants qui mettent Obama en tête même chez les Blancs à 52%.
Z. S-Y.
Le rôle de la religion dans la campagne électorale américaine
Ce qu’en pense Carol Simpson, pasteur.*
La Constitution des Etats-Unis garantit la séparation de l’église et de l’Etat. La liberté religieuse est un des droits fondamentaux de ce document.
Néanmoins, la ligne qui sépare la religion et la politique n’a jamais été aussi floue.
Même lors des élections du premier tour, 10 % des commentaires parus dans les medias concernaient la religion et les croyances des candidats!
Très tôt on leur posait aux candidats des questions sur leur manière de se situer par rapport à la religion…
Mitt Romney, un des candidats du début de cette campagne, est Mormon. Vu les scandales au printemps concernant les enfants et la polygamie, il était peu probable que Romney eusse pu être élu.
Il est intéressant de noter que John McCain et Barack Obama se sont présentés ensemble, pour la première fois, lors d’un forum à Saddleback Church, une des plus grandes » mégachurches » de l’état de Californie. Chacun cherchant à gagner les votes des » evangelicals « .
Nous avons entendu les insinuations et accusations des républicains concernant le passé de Barack Obama, essayant de le caractériser comme musulman… sachant qu’après le 11 septembre 2001 l’Islam est (malheureusement) étroitement lié dans l’esprit des gens au terrorisme.
Ils ont même fait circuler des photos de sa femme, Michelle, portant une robe qui évoquait, elle aussi, cette image de l’Islam.
Barack a dû prendre ses distances par rapport à son ancien pasteur, Rév. Jeremiah Wright, après ses remarques inflammatoires et discriminatoires.
John McCain a désavoué le soutien de plusieurs pasteurs controversés.
Sarah Palin a évoqué dès le premier jour ses croyances… affirmant que la guerre en Irak est la volonté de Dieu !
– Selon elle, c’est la volonté de Dieu que nous construisions un gazoduc à travers l’Alaska!
– Elle suggère que les gens de foi devraient s’accorder avec sa politique concernant l’énergie, sinon ils risqueront la colère de Dieu. Il va sans dire que beaucoup de gens de foi ont des points de vue très divers à ce sujet.
– Elle propose que l’évolution ne devrait pas être enseignée dans les écoles. Sa politique concernant le planning familial est aussi étroitement liée à ses croyances religieuses
Il est impossible d’imaginer que ses croyances ne joueraient pas un rôle énorme dans ses décisions et sa politique.
On a vu, lors de cette campagne, des candidats critiquant la foi ou les traditions religieuses de leurs adversaires.
Quelques prêtres ont refusé la sainte cène aux croyants à cause de leurs positions politiques.
Et le 28 septembre dernier, une trentaine de pasteurs ont défié la loi qui interdit l’endossement d’un candidat…les pasteurs et leurs églises risquent ainsi de perdre leur statut non imposable.
Nous allons entendre beaucoup de propos au courant de ce dernier mois au sujet des croyances de nos candidats et leurs rapports à la politique. Espérons que la public puisse distinguer les mérites des candidats concernant l’environnement, l’économie, la politique étrangère et tant d’autres choses, et non seulement leur théologie ou leur religiosité.
Carol Simpson
3 octobre 2008
* Mme Caroll M. Simpson est pasteur de l’International Church of Strasbourg.
Religion et politique aux USA
Ce qu’en pense Suzan Vaillant*
La religion doit-elle intervenir en matière de politique ?
On assiste à une inversion de tendance parmi les américains qui pratiquent une religion (y compris les évangeliques, etc.) : en 2008, la majorité (56 pour cent) sont contre l’intervention de la religion dans la politique (en 1995, ils étaient une minorité – 45 %.) (source Pew Forum on Religion and Public Life…www.pewforum.org une ressource très riche sur le sujet)
Avantage fiscal
Les églises (mainstream ou pas) sont exonérées des impôts mais pour bénéficier de l’exonération, elles doivent rester en dehors de la politique ; cette année, six pasteurs refusent cette réglementation et soutiennent publiquement un candidat (McCain…)
La Constitution
garantit la séparation de la religion de l’état et favorise expressément la pluralisme religieux ; elle refuse la domination d’une religion sur les autres. De ce fait, tout politicien (ou autre personne) qui essaie d’imposer sa foi comme dominante voire unique dans la vie publique agit de façon anti-américaine.
Les Unitariens
Je n’ai pas de réponse concernant la place actuelle des Unitariens – très présents dans les années soixante lors de la lutte pour les droits civiques. Mais il existe le NSP network de spiritual progressives http://www.spiritualprogressives.org/, une voix pluraliste contre la domination des fondamentalistes.
Instrumentalisation
Les églises et la religion continuent d’être instrumentalisées par le parti républicain et l’extrême droite pour prendre et maintenir le pouvoir politique aux USA ; ceci depuis 40 ans.
Dialogue obligé
Les candidats sont « obligés » d’aller parler publiquement avec les pasteurs des « méga-church », car ceux-ci peuvent ramasser des fonds énormes (600 millions de dollars pour cinq parmi elles en 2007), qu’ils utilisent ensuite pour influencer les électeurs de leurs congrégations (par milliers grâce à la télévision) ; les candidats montrent ainsi qu’eux aussi sont de fervents croyants… bien que, selon la Constitution, aucun examen religieux ne sera « jamais exigé » d’un candidat à une fonction publique – le mot « jamais » se trouve dans le texte (à l’Article VI), la Constitution est formelle sur ce point.
Suzan Vaillant
3 octobre 2008
* Mme Susan Vaillant est Présidente de Democrats Abroad – Strasbourg Chapter.
USA : Les principes républicains et la réalité
L’engouement des hommes ou femmes politiques des Etats-Unis pour la religion nous interpelle. Nous, les Européens. Nous, les Français qui sommes fiers de la laïcité de notre République. La rencontre organisée au Foyer Lecocq à Strasbourg ce 3 octobre 2008 par l’Union Protestante Libérale, et notamment la documentation exposée par Nathalie Leroy-Mandart – s’appuyant sur les thèses de Denis Lacorne, enseignant à l’Institut Politique de Paris, développées dans son ouvrage : » De la religion en Amérique. Essai d’histoire politique » – et Zahra Si-Youcef, ont permis de mieux se mettre au diapason de la réalité.
Nous avons l’habitude d’aborder la question des rapports entre la politique et la religion avec l’éclairage qu’en donnent les médias, c’est-à-dire une présentation sélective et orientée, qui prend en compte avant tout le pouvoir en place, prioritairement ses excès. Or, la réalité est bien plus complexe.
Des indications statistiques (présentées par Zahra Si-Youcef) mettent en évidence le fort attachement des citoyens des USA à la religion : 78,4% de la population américaine se disent chrétiens. Les protestants, majoritaires, constituent un ensemble très multicolore où les » évangéliques » et les baptistes sont dominants.
Les positions des républicains sont effectivement nettement plus traditionnelles, empreintes de fondamentalisme biblique. Mais comment réagit l’électorat ? En 2004, Bush a recueilli 78% des voix des blancs évangéliques pratiquants et 64% des chrétiens toutes églises confondues. En juin 2008, Obama arrive en tête dans les sondages pour l’ensemble des Américains (48% contre 40% pour McCain et 11% d’indécis), mais il arrive très loin devant lui en ce qui concerne les non affiliés à une religion (67% contre 24%). Les pratiquants donnent leurs voix plus volontiers à McCain (46% contre 40% à Obama en particulier les Blancs 57%), mais les pourcentages s’inversent auprès des croyants non pratiquants qui mettent Obama en tête même chez les Blancs à 52%.
Si Obama va s’appuyer sur les Hispaniques et les Noirs, il s’ouvre aussi en direction des plus traditionnels : Sur sa vidéo destinée aux milieux religieux, Obama est catégorique : » Nous allons faire ici sur terre le boulot de Dieu « .
Les références idéologiques, intellectuelles et laïques, issues des Lumières du XVIIIè s. sont à l’origine des textes constitutionnels des USA – et vont de pair avec l’extrême religiosité de certains pèlerins puritains et leurs exigences éthiques et morales.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
La Constitution garantit la séparation de la religion et de l’Etat et favorise expressément le pluralisme religieux ; elle refuse la domination d’une religion sur les autres. C’est ce que rappelle et souligne Suzan Vaillant, présidente de Democrats Abroad – Strasbourg. » De ce fait, tout politicien (ou autre personne) qui essaie d’imposer sa foi comme dominante, voire unique, dans la vie publique agit de façon anti-américaine « .
La réalité pourtant est plus douteuse. N’est-ce pas la droite républicaine qui instrumentalise le plus la religion et les églises ? Et puis, ces rapports ne fonctionnent ils pas suivant le mode donnant-donnant ? » Il est intéressant de noter que la première fois que John McCain et Barack Obama se sont présentés ensemble était lors d’un forum à Saddleback Church, une des plus grandes » mégachurches » de l’état de Californie, chacun cherchant à gagner les votes des » evangelicals » constate Caroll M. Simpson, pasteur de l’International Church of Strasbourg.
Et Suzan Vaillant ajoute que les pasteurs des « méga-church » peuvent ramasser des fonds énormes (600 millions de dollars pour cinq parmi elles en 2007), utilisés ensuite pour influencer les électeurs de leurs congrégations (par milliers grâce à la télévision) ; les candidats montrent ainsi qu’eux aussi sont de fervents croyants… bien que selon la Constitution, aucun examen religieux ne sera « jamais exigé » d’un candidat à une fonction publique (« public office ») – « jamais » est dans le texte, la Constitution est formelle sur ce point « .
On se gardera de répondre définitivement à la question de savoir qui, des politiques ou de la religion, instrumentalise » qui » ou quoi. Les convictions religieuses des candidats ou élus politiques expliquent certains de leurs comportements, choix et décisions. La tentation d’instrumentaliser la religion pour s’en servir a toujours été grande, à travers l’histoire. Mais l’opinion publique américaine est certainement moins malléable que l’on pourrait le penser.
Globalement, la formule de James Madison (1785) reste plus que jamais d’actualité : » La religion de chacun donc, doit être laissée aux convictions et à la conscience de chacun ; et il est du droit de chacun de pratiquer selon ses convictions et sa conscience. Ce droit est par nature inaliénable. »
Les événements tragiques du 11 novembre 2001 auront favorisé le renforcement d’une certaine idéologie religieuse. Mais le réalisme reprend vite le dessus : Aujourd’hui, les soucis quant à l’avenir économique et financier, donc à l’avenir tout court, pèsent davantage que la religion. Plutôt qu’à des prises de pouvoirs, les religions auront à encourager les citoyens à l’engagement civique responsable, dans le droit fil de l’exemple du maître de Nazareth.
Ernest Winstein
Europe 2007 : Quelle solidarité? Quelle volonté politique et quelles structures ?
Jadis, c’était du temps de la guerre froide, les Eglises exprimaient leur idéal d’une Europe unie. Celles de l’Ouest témoignaient leur solidarité envers les frères de l’Est. Elles avaient soutenu, dès les années 50, le processus de dialogue qui avait abouti à la Conférence sur la Sécurité et la Coopération.
Nos gouvernements témoignaient dans le même sens – avec ce souci de ne pas trop froisser l’autre grand vainqueur de la guerre. Cette notion de solidarité aura résisté assez longtemps, et jusqu’aux élargissements récents, en passant par l’intégration à l’OTAN d’anciens pays du Pacte de Varsovie.
Aujourd’hui, suffit-il d’un consensus de gestion des questions économiques communes pour relayer cette solidarité? La solidarité jouerait-elle encore, juste quand il s’agit de préserver les intérêts nationaux de chacune des composantes européennes, vis-à-vis de la concurrence des nations montantes plus loin dans le monde ?
Le « non » français et hollandais a gelé le processus. Coup d’arrêt au moment même où l’on continuait d’élargir l’Europe. Le repli identitaire national est-il un passage obligé sur la voie de la construction européenne? L’idéal des promoteurs s’est-il perdu, parce que des intérêts particuliers seraient en jeu? Difficile de justifier les positions de blocage. La volonté de statut quo officialise une sorte de zone de libre échange amélioré, dont on se satisfait bien mieux que de l’idée d’un gouvernement réellement politique de l’Europe, à travers lequel puisse s’exprimer la volonté des citoyens européens.
Mais y a-t-il encore un idéal à la clé de la construction européenne? Il faut le dire : les « pères » fondateurs voulaient une Europe fraternelle qui ne se détruise plus de l’intérieur. Les identités particulières sont absolument respectables et à respecter. Mais la construction d’un destin commun suppose une volonté commune qui s’exprime par un gouvernement capable d’agir, sans requérir l’unanimité de tous les Etats. C’est ce que l’on appelle un pouvoir politique. Il suppose que les Etats cèdent une partie de leur pouvoirs à ce pouvoir supra-national.
Quelles sont les solutions proposées? Le débat électoral préliminaire aux élections présidentielles en France était resté remarquablement discret au sujet des grands enjeux internationaux. Nous avions droit, en fin de parcours, à une mention furtive sur l’Europe pour dire « notre vocation européenne » (N. Sarkozy) ou l’intention de faire de la France « l’avant-garde d’une Europe sociale qui lutte contre les délocalisations et protège la planète » (S. Royal). Et ceux qui revendiquaient clairement une Europe gouvernée par des représentants démocratiques ne sont pas passés en finale.
Que les Eglises ne fassent pas le même choix d’une position molle, mais aient le courage d’affirmer que la construction d’une société viable et juste, qu’il s’agisse de la France, ou de l’Europe, ou du tissus mondial, suppose des renoncements à des pouvoirs, à des privilèges, qu’il convient de nous y préparer et d’exiger un débat clair. Que ceux qui ne veulent pas d’une Europe politique le disent clairement. Et que les militants qui lui sont favorables s’organisent pour la construire.
Ernest Winstein
L’EUROPE en crise d’identité
Nous savions l’Europe en crise. Après le « non » français au traité « constitutionnel » européen, l’on est enclin à penser qu’il s’agit d’une crise politique. Certes, il y a plus : L’on a parlé de crise de confiance dans le « politique ». Mais à une époque de démocratie avancée, où le « peuple » détermine, en principe, le cours des événements et de l’histoire, il ne peut s’agir que d’une crise de confiance en nous -mêmes : En somme, l’Europe a des doutes au sujet de sa propre identité !
L’on a voulu passer par un « réglage » économique de l’Europe. Pour parvenir à quoi ? Sans pouvoir politique véritable basé sur un fonctionnement démocratique, fonctionnant dans le respect des règles démocratiques, l’on restera dans le provisoire – un provisoire qui dure depuis trop longtemps, déjà.
Ernest Winstein
L’EUROPE en crise d’identité culturelle
Ses habitants l’appelleront Europe au cours du XVIème siècle donc dans une Renaissance bien avancée. L’origine du nom viendrait de la Grèce antique, une princesse phénicienne Europe aurait été enlevée par Zeus pour la transporter en Crète, elle donnera naissance à Minos. C’est donc le nom d’une reine mythologique et non pas un terme de géographie.
Orient et Occident : une fracture qui perdure.
Le traité constitutionnel européen
Depuis l’aide américaine lors de la Seconde Guerre Mondiale, l’Europe occidentale est restée dans l’orbite des USA. La création de deux blocs militaires OTAN/VARSOVIE alors que les Six ont échoué dans un Communauté européenne de défense (CED), suite à l’opposition des gaullistes et des communistes français (ces derniers voyaient dans cette force une rivale de l’Armée rouge) prend fin avec la chute du mur de Berlin en1989, suivie de la réunification de l’Allemagne en 1990.
Une Europe divisée peut-elle se réunifier par le seul jeu de l’économie ?
M.M.
* Michelle Meyer est professeur de lettres et d’histoire, femme de lettres, lauréate de l’Académie Française. Elle a écrit 28 livres, dont « Les premiers temps de l’imprimerie, Jean Mentelin , primo typographiae inventori » (1997) et « Je te raconterai l’Alsace » (1990).
La construction de l’Union européenne. Les dates importantes
2002 Mise en circulation de l’euro. 1er trimestre 2002 : suppression du cours légal des monnaies nationales dans les pays ayant adopté l’euro.
Les 25 pays membres de l’U.E. en 2006
Allemagne (adhésion 1957 – 82,44 millions hab.) Autriche (1995 – 8,27 millions hab.) Belgique (1957, 10,51 millions hab.) Chypre (2004 – 0,77 million hab.) Danemark (1973 – 5,43 millions hab.) Espagne (1986 – 43,76millions hab.) Estonie (2004 – 1,34 million hab.) Finlande (1995- 5,26 millions hab.) France (1957- 62,89 millions hab.) Grèce (1981 – 11,13 millions hab.) Hongrie (2004 – 10,07 millions hab.) Irlande (1973 – 4,21 millions hab.) Italie (1957 – 58,75 millions hab.) Lettonie (2004 – 2,29 millions hab.) Lituanie (2004 – 3,40 millions hab.) Luxembourg (1957 – 0,46 million hab.) Malte (2004 – 0,40 million hab.) Pays-Bas (1957 – 16,33 millions hab.) Pologne (2004 – 38,16 millions hab.) Portugal (1986 – 10,57 millions hab.) République tchèque (2004 – 10,25 millions hab.) Royaume-Uni (1973 – 60,39 millions hab.) Slovaquie (2004 – 5,39 millions hab.) Slovénie (2004 – 2 millions hab.) Suède (1995 – 9,05 millions hab.)
Assumer, reconstruire
Le Dr Jean-Maurice Salen nous communique un point de vue à propos des flambées de novembre. Il nous autorise à le publier.
11 novembre 2005
Quelle volonté citoyenne pour » plus » d’Europe ?
Un demi-siècle de construction européenne n’empêche pas qu’aujourd’hui des problèmes économiques majeurs fassent surface. La situation de l’emploi n’est pas brillante. Les perspectives d’avenir qu’ouvre la mondialisation pour les économies nationales européennes ne réjouissent pas.
Il est sain que le peuple bouge et que ceux qui veulent défendre les acquis sociaux réagissent. Mais à qui s’adressent-ils et contre quoi réagissent-ils ? Il est tentant d’incriminer l’Europe et de s’opposer à son évolution, puisque tous les efforts consentis jusque-là n’ont pas empêché les problèmes d’aujourd’hui.
On peut cependant se demander si l’angoisse qui s’exprime ainsi, ici contre la Constitution européenne à l’occasion du référendum, là contre un chancelier voisin à l’occasion d’élections régionales, n’empêche pas de cerner les vraies questions liées à l’Europe ?
On réagit contre l’Europe des technocrates ? C’est la seule qui existe !
Mais y a-t-il eu, jusque là, une volonté politique d’aller au-delà d’une Europe construite sur un mode de fonctionnement économique ? N’est-ce pas parce que l’Europe ne dispose pas d’un véritable pouvoir politique qu’elle n’a pas qu’un poids relatif sur l’échiquier international et n’a pas les moyens d’influer pour orienter différemment l’économie mondiale ?
Il faut bien convenir que les politiques nationales à elles seules n’ont qu’un poids relatif, qu’elles sont évidemment bien moins efficaces que ne pourrait l’être l’Europe.
La véritable question au sujet de l’Europe est alors : les gouvernements et les citoyens des pays de l’Union européenne veulent-ils donner à l’Europe un réel pouvoir politique ?
L’Europe qui sortira de la Constitution, si elle se trouve agréée, ne sera qu’une avancée relative sur la voie d’une entité plus efficace sur le plan mondial. Quelle volonté politique – citoyenne ! – permettra plus d’Europe ? Et dans quelle perspective s’inscrit cette évolution ? Voit-on, au bout de la lorgnette, le seul intérêt national – dans le sens d’une France plus forte ? Ou tient-on à inscrire l’évolution dans une perspective mondiale en nous demandant : Quelles règles de fonctionnement économique permettront à l’humanité de s’en sortir et voulons-nous les défendre ?
Curieusement, dans le débat d’aujourd’hui apparaît très peu le souci d’une société plus fraternelle, plus juste. Nos valeurs humanistes sont-elles à ce point mises à mal par le fonctionnement d’un monde qui mise tout sur le bonheur individuel, valeur motrice de la société de consommation ?
Il est temps que les politiques disent clairement quel type d’Europe ils veulent promouvoir, en disant quel monde ils proposent de construire. Mais aussi, et d’abord, les citoyens ! Et qu’ils disent aux politiques leurs choix. Qu’ils en débattent. Beaucoup et encore plus. La démocratie, en effet, a besoin de citoyens majeurs…
Ernest Winstein
Partager nos questionnements
Il me semble que ce soit une chance que de pouvoir partager ainsi nos questionnements, nos opinions, nos attentes et, pour ma part, là est la seule pertinence de ce référendum.
En relisant mes notes prises au cours du débat contradictoire sur le projet de Constitution européenne, je me rappelle que la salle de foyer était bondée (plus d’une soixantaine de personnes), qu’il était notable de faire le constat de la parité hommes – femmes ainsi que la représentative au niveau des générations d’ages.
Déjà acquis à une tendance cherchant soutiens et confirmations ou indécis en recherche de réponses, sympathisants, habitués ou curieux d’un soir, l’esprit respectueux de l’écoute de l’autre et la « bonne foi » régnait.
Force nous est de reconnaître que les donnes semblaient mélangées puisque l’on ne parle plus, dans le cadre de ce vote à venir, vraiment de droite ou de gauche… En effet, vu d’un œil européen, ces clivages s’avèrent remplis de nuances dues aux différences identitaires, et ainsi nous oblige à nous redéfinir sur ce qui serait important, fondamental pour nous.
Continuant de lire mes notes, je me rends compte que je n’ai rien consigné mais ai relevé systématiquement des contradictions que je transformais en questionnements.
Par exemple : à l’affirmation de Monsieur Henry, qui prône le » non « , des chiffres de 20 millions de chômeurs en Europe et 70 millions de personnes vivant dans la précarité, je notais ma question: Quel en est la répartition par pays… Est-ce que le fait qu’ils soient au sein de l’Europe ne leur donne pas une chance…Que leur statut change… Est-ce que le non au TCE isolerait, non seulement la France, mais aussi ceux-là …du moins les écarteraient. En d’autres termes : à vouloir tout de suite réglementer des idéaux (comme ces deux mots sonnent mal côte à côte..) du dit traité pour nous protéger de l’ultralibéralisme et en exiger une orientation plus sociale et pour cela dire « non » revient aussi à rejeter une situation réelle, celle que nous vivons tous les jours – c’est-à-dire qui ne relève pas d’une utopie, une situation faite de compromis : l’intégration parmi nous de ceux qui sont en situation d’inconfort. Car c’est bien d’intégration qu’il s’agit, avec un souci réel de – art I-1 des objectifs du TCE – : « …promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples » et, art I-2 : « l’Union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures … »
Ainsi : fini le polonais, le tchèque, l’espagnol, l’italien…immigré, sorte de sous citoyen qui mangerait le pain des français… (Fernand Reynaud), libre à lui de venir s’installer en France mais aussi de vivre confortablement chez lui !
Par conséquent la question se retourne en elle-même : N’y a t il quelque chose d’annihilant dans l’acte de voter non ?…
Annihilant le concept même de la validité des principes fondamentaux des droits de l’homme repris en ce TEC.
Annihilant l’abolition de la peine de mort – art II-62.2 : » Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté. »
Si on parle de préserver des acquis et tendre en nos valeurs vers le haut, alors ne faut-il pas à tout prix et d’abord garder ses valeurs ? Et ne se laisser aucune place au doute qui pourrait bien faire basculer dans le néant et l’oubli des fondements aussi essentiels que ceux-là ?
A la question « que se passe-t-il si le non l’emporte ?- sous entendant la révision du TCE- la réponse était des plus aléatoire : chacun a entendu parler d’un plan B- salvateur… (il me parait évident que si le plan B était meilleur que le plan A, il nous aurait été proposé à la place du plan A…)
Nous entendrons-nous sur le contenu du plan B ?
Les partisans du non seraient-ils assez unis dans l’adversité pour construire sur le non ? (art I-8 » …la devise de l’Union est : Unie dans la diversité » me semble plus positif…)
Bien que le soucis légitime de chacun de porter haut des valeurs et acquis sociaux soit louable, le non sanctionnerait, certes, la froideur toute technocrate et la texture si » juridistique » de ce texte mais il y a fort à craindre que » le bébé soit jeté avec l’eau du bain « .
A la question » que se passe-t-il si le oui l’emporte ?- sous entendant que les remous autour d’un tel texte ne pourraient pas laisser les politiques et rédacteurs indifférents…, le Sénateur Riess répondait : » bien sur que ce n’est pas inscrit dans le marbre ! »
Et c’est bien là une évidence !
Car même les statuts et effigies de bronze ou de marbre ne restent pas longtemps sur leurs socles quand ce que nous avons de fondamental en nous est menacé.
Nous allons donc voter pour ratifier un texte qui se propose de construire des bases d’accords entre états souverains. Sans qu’eut lieu une guerre, sans qu’il eut lieu de renverser un régime totalitaire…cette responsabilité qui nous est donnée, en pleine conscience de notre liberté acquise, sera le reflet de notre engagement en notre largesse d’esprit.
Nathalie Leroy Mandart.
Travailler sous le signe de la liberté